25 février 2007
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LETTRE XX
LA MARQUISE DE MERTEUIL AU VICOMTE DE VALMONT
LA MARQUISE DE MERTEUIL AU VICOMTE DE VALMONT
[...] Aussitôt que vous aurez eu votre belle dévote, que vous pourrez m'en fournir une preuve, venez, et je suis à vous. Mais vous n'ignorez pas que dans les affaires importantes, on ne reçoit de preuves que par écrit. [...] Venez donc, venez au plus tôt m'apporter le gage de votre triomphe : semblable à nos preux chevaliers qui venaient déposer aux pieds de leurs dames les fruits brillants de leur victoire. Sérieusement, je suis curieuse de savoir ce que peut écrire une prude après un tel moment, et quel voile elle met sur ses discours, après n'en avoir plus laissé sur sa personne. C'est à vous de voir si je me mets à un prix trop haut; mais je vous préviens qu'il n'y a rien à rabattre. [...]
Adieu, Vicomte; bonsoir et bon succès : mais, pour Dieu, avancez donc. Songez que si vous n'avez pas cette femme, les autres rougiront de vous avoir eu.
Adieu, Vicomte; bonsoir et bon succès : mais, pour Dieu, avancez donc. Songez que si vous n'avez pas cette femme, les autres rougiront de vous avoir eu.
De..., ce 20 août 17**.
Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos (1741 - 1803), Les liaisons dangereuses
François Boucher (1703 - 1770), Tête de jeune fille, vue de dos